À l'issue de ce débat, je suis toujours un peu circonspect. Je m'interroge sur le sens de telles discussions auxquelles nous consacrons plusieurs heures et qui laissent croire qu'un débat a eu lieu.
Nous essayons, autant que faire se peut, de convaincre mais nous nous heurtons à une forme de positivisme, de petite science. Il est difficile de faire bouger la moindre ligne face à des interlocuteurs engoncés dans leurs certitudes.
La motion de rejet était un appel à un véritable débat. Dans la période que nous traversons, qui réclame plus de vivacité démocratique, nous avons le sentiment d'être les spectateurs d'un monologue toujours décevant.
Nous avons essayé de vous faire douter du fait qu'en matière de santé, le marché était le meilleur vecteur d'une réponse juste. Nous n'y sommes pas parvenus. Manifestement, les choses étaient jouées d'avance, mais nous essayons de tenir notre rôle.
Nous souhaitons que l'accès aux soins ne soit pas obéré par son coût – le poids des dépenses de santé dans le budget des ménages n'est pas un petit sujet. J'ai formulé une proposition qui aurait pu appeler de votre part au moins une objection, reprenant l'idée de MM. Raoul Briet et Bertrand Fragonard d'un bouclier sanitaire. Cela n'a pas éveillé chez vous le moindre commentaire.
Il y a toujours quelque chose d'un peu vain dans nos débats et c'est désolant. Le groupe Socialistes votera contre le texte pour signifier que le débat n'est pas clos pour les années à venir.