Tout d'abord, je souhaite moi aussi rendre hommage à tous ceux qui galèrent, tous ceux qui triment depuis maintenant plus de dix-neuf semaines, c'est-à-dire à la fois ceux qui font le difficile métier de policier et de gendarme et ceux qui se mobilisent pour leurs revendications, car ce n'est facile pour personne, face à un gouvernement qui s'entête et qui, visiblement, ne prend pas la mesure des choses. Je voudrais également saluer l'expérimentation à Lille, samedi dernier, pour la première fois, d'un dispositif qui s'apparente à de la désescalade. J'aimerais que ce dispositif soit reconduit, bien que des casseurs, des Black Blocs soient venus chez nous – probablement de Paris – pour casser, y compris des bars, ce qui, à mon sens, est plus qu'idiot.
Il faudra effectivement faire preuve de sagesse, mais cela ne vaut pas seulement pour Mme Geneviève Legay, qui, elle, a sauvé notre honneur à toutes et à tous en se mobilisant pour le droit fondamental de manifester pacifiquement. On constate que ce sont toujours, en tout cas souvent, les mêmes qui sont blessés, à savoir ceux qui sont pacifiques.
Monsieur le ministre de l'intérieur, vous avez limogé le Préfet de police et ses équipes au motif qu'ils n'auraient pas obéi à vos ordres. Je n'y crois pas une seule seconde. D'où ma question : est-ce que, lors des prochains débordements qui auront lieu à l'occasion de manifestations à Paris, vous allez limoger les suivants ? Est-ce cela, en définitive, la nouvelle doctrine de maintien de l'ordre ? Et puis, il y a quand même un inconnu dans l'histoire : je pensais qu'il existait un directeur général de la police nationale. On n'en entend plus parler. Quelle est sa part de responsabilité ? Que fait-il dans ce dispositif de maintien de l'ordre ? Par ailleurs, je vois que vous avez nommé préfet de police le préfet qui a validé, accepté le fait que l'on frappe un député de la République – en l'occurrence, mon collègue Loïc Prud'homme. Je ne savais pas que le fait de frapper un député méritait une promotion. En définitive, je pense qu'il serait plus salutaire pour vous de démissionner, monsieur le ministre.
Pour conclure, je voudrais adresser une petite question à Mme Belloubet. Madame la garde des Sceaux, est-ce que vous validez les propos du procureur Rémy Heitz – lequel, par ailleurs, a travaillé pour vous, notamment sur le projet de loi relatif à la justice –, selon lesquels il faudrait prolonger les gardes à vue le plus longtemps possible, quel que soit le cas de figure, et quand bien même elles seraient de nature arbitraire et abusive, pour éviter que les gens retournent manifester ?