Effectivement. Comme vous le savez, et sans entrer dans les détails techniques, les CRS et les EGM ont des sections dédiées à l'interpellation, que nous avons souhaité voir mobilisées.
Monsieur Zumkeller, vous avez indiqué qu'au Sénat, nous avions répondu de manière un peu générale. Or Christophe Castaner et moi-même avons répondu très précisément à toutes les questions trois heures durant. La presse l'a d'ailleurs noté.
Pour répondre à votre question, voici les renseignements précis dont nous disposions : il y avait un appel au rassemblement, majoritairement à Paris et peut-être moins en province que ce que nous attendions habituellement. Aucun lieu n'était défini. Il y avait des appels, notamment de la part des leaders du mouvement – M. Drouet, M. Nicolle et d'autres –, visant à disperser notre dispositif. Nous n'avions donc pas de certitude quant à l'endroit où les choses allaient se passer. Nous savions que la mobilisation de la mouvance ultra, notamment de l'ultra-gauche, serait un peu plus importante, ce qui a effectivement été le cas. Outre ces renseignements, il y avait les cibles habituelles, à savoir le palais de l'Élysée ou encore l'Assemblée nationale – bref, les institutions –, mais aussi les forces de l'ordre.
En ce qui concerne les mesures qui ont été prises, puisque c'est la question précise que vous posiez, à partir du moment où nous savions que des individus allaient venir de province, Christophe Castaner et moi-même avons réuni les préfets de zone, comme il l'a dit, et nous avons demandé qu'un nombre aussi important que possible de contrôles soient effectués en amont, dans chaque ville, dans chaque gare où nous savions que des déplacements étaient possibles. Ainsi, plus de 7 000 contrôles ont été effectués en amont. Force est de constater que, désormais, les casseurs s'adaptent : alors qu'au mois de décembre les contrôles permettaient de détecter beaucoup d'armes par destination – entre autres –, les individus en question ne viennent plus forcément armés.
Une dernière remarque pour compléter les propos de Christophe Castaner au sujet de la supposée désescalade à Lille : la désescalade, face à des casseurs et à des émeutiers qui viennent pour piller, je ne sais pas ce que c'est, monsieur Bernalicis. La désescalade, pour nous, ce sont les déclarations de manifestations, les contrôles préventifs et, quand il le faut, les interdictions de manifestation – interdiction générale pour le moment, interdictions individuelles, à l'avenir, une fois que la « loi anti-casseurs » aura été promulguée. Mais, face à des émeutiers et des casseurs, on ne peut pas parler de désescalade et, dans une telle situation, aucun pays, contrairement à ce qu'on peut lire, ne la pratique. Cela n'existe pas.