Monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, j'aimerais vous demander quand Paris et la France retrouveront un samedi serein et sans heurts, mais je ne suis pas certain que vous soyez capables de nous donner une date précise… Au demeurant, j'ai presque le sentiment, à vous entendre, que vous semblez vous faire à l'idée que les samedis vont se suivre et se ressembler, et cela me semble particulièrement inquiétant.
En effet, pour imaginer la fin de cette séquence gravissime, inédite et douloureuse, il faut traiter la cause et pas seulement les symptômes. Or, celle-ci paraît presque oubliée, effacée par les images du Fouquet's en feu. Pourtant, dans mon département, en Ardèche, je croise, chaque semaine, des « gilets jaunes » qui restent mobilisés. Ceux-là ne viennent pas à Paris – ils n'ont pas les moyens de se payer le billet de train –, ne cassent pas – ce n'est pas leur état d'esprit –, mais ils attendent, depuis le 17 novembre, des réponses aux questions qu'ils posent avec beaucoup de détermination. On ne peut pas dissocier, me semble-t-il, ce mouvement social, qui n'est pas traité politiquement, des violences, qui sont, certes, le fait de groupuscules, mais de groupuscules qui prospèrent dans un climat social extrêmement dégradé.
Ma question est donc simple : pouvez-vous nous rappeler le calendrier politique de réponse au mouvement social qui agite la France depuis le 17 novembre dernier, mouvement social qui n'est pas près, je le crois, de s'arrêter et auquel nous devrons, à l'issue du Grand débat, qui fut une parenthèse un peu longue, apporter des réponses précises ?