Intervention de Laurent Nuñez

Réunion du mercredi 27 mars 2019 à 16h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Laurent Nuñez, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur :

Madame Guévenoux, peut-on dire, à propos de l'usage du LBD, qu'un travail de sape aurait conduit les effectifs de police à la retenue ? Nous le pensons. Le LBD est une arme intermédiaire utilisée dans le cadre, non pas de manoeuvres d'ordre public, mais de violences urbaines, d'émeutes. Les policiers le savent ; ils sont formés à son utilisation et habilités à en faire usage. On peut donc penser que la dénonciation systématique de violences policières les a conduits à une forme de retenue. C'est pourquoi nous leur avons rappelé que cette arme devait être utilisée dès lors qu'ils étaient confrontés à des pillages ou à des émeutes.

Monsieur Rebeyrotte, les nouvelles dispositions seront très utiles et très efficaces en ce qu'elles permettront, non seulement de prononcer des interdictions individuelles de manifester, mais aussi – et c'est une forme de désescalade – d'aller « chercher » et d'interpeller les individus qui dissimulent leur visage, et ils sont nombreux. Nous attendons beaucoup de ces dispositions.

Madame Fajgeles, nous avons, en effet, de nouveau assisté, samedi dernier, au départ d'un cortège sauvage – ou plutôt à une fausse dislocation, puisque des individus ont reconstitué un attroupement et tenté de commettre des violences – dans le périmètre que vous avez décrit. Bien entendu, la mobilité de nos effectifs – conformément à la doctrine et à la demande des policiers – a permis de les disperser très rapidement.

Par ailleurs, je rappelle que les Blacks Blocs, évoqués par plusieurs d'entre vous, ne constituent pas un mouvement, mais une forme d'action qui consiste, pour des individus, à se dissimuler au milieu d'une manifestation, à revêtir un casque et des vêtements noirs et à commettre des violences. Ces Blacks Blocs peuvent être formés de membres de l'ultragauche, qui agrègent des « gilets jaunes » autour d'eux, et sont plus ou moins importants selon la possibilité qu'on leur laisse de se constituer. Ainsi, contrairement à ce que vous avez indiqué, monsieur Diard, nous ne les avons pas vus seulement à trois reprises mais tous les samedis.

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