Je précise, madame Lorho, que nous avons équipé, dès samedi dernier, un certain nombre de nos policiers et gendarmes intervenant à Paris de produits de marquage codés. Toutefois, comme aucun incident ne s'est produit, ils ne les ont pas utilisés. Nous avons besoin d'un retour d'expérience en la matière. C'est un dispositif qui est utilisé dans le privé, notamment dans certaines zones commerciales ; il a fait ses preuves, et nous commençons donc à l'expérimenter.
Monsieur Saulignac, vous nous reprochez, à l'instar de M. Gosselin, de nous installer dans la gestion. Permettez-moi de vous rappeler qu'était organisée, aujourd'hui, une journée nationale d'action syndicale ; les forces de l'ordre public étaient mobilisées, et elles le seront si un événement se produit demain ou si, vendredi après-midi, une marche lycéenne est organisée pour le climat. La responsabilité du ministère de l'intérieur est de gérer l'ordre public – il le fait plus ou moins bien, et vous pouvez nous reprocher de mal le gérer – et d'anticiper. Ainsi, nous savons que, si une nouvelle mobilisation avait lieu samedi prochain, Avignon serait une cible.
Vous nous reprochez également d'oublier la cause de ce mouvement. À cet égard, je me sens sûrement, comme vous, en partie responsable de cette cause, puisque j'ai été, pendant cinq ans, membre d'une majorité parlementaire socialiste. En effet, que disaient les manifestants, le 17 novembre dernier – ils étaient alors 250 000 ? Ils dénonçaient la pression fiscale. Or, j'ai lu ce matin, dans Le Moniteur, un excellent article qui montre que, depuis 2002 – la période couvre un spectre politique assez large –, la fiscalité sur les personnes a été multipliée par deux, en France ! Vous avez raison : il ne faut pas oublier les causes. Mais il ne faut pas oublier non plus les responsabilités…
Monsieur Masson, un ministre vous a-t-il donné des ordres directs pour vous indiquer comment agir lorsque vous étiez sur le terrain ?