Madame la secrétaire d'état auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées, en cette journée mondiale de l'autisme, il est bon de rappeler que ce trouble du développement du système nerveux central est une véritable pandémie qui touche désormais plus d'un Français sur cent, et que nous ne disposons pas de traitement.
Pour les 600 000 adultes et les 100 000 enfants qui souffrent durant toute leur vie de difficultés de communication et de comportement, l'amélioration de l'état de la connaissance afin d'obtenir un traitement efficace est donc tout simplement une urgence.
Diverses pistes de recherche se doivent d'être évaluées pour cette pathologie polyfactorielle générée lors de la vie in utero : mutations génétiques, inflammations virales ou bactériennes, allergène, prématurité ou encore césarienne. Je pense en particulier aux travaux menés par le professeur Ben-Ari qui mettent en lumière l'importance de la vie périnatale et prénatale. Ils se traduisent par un essai clinique de phase III associant trente-quatre centres européens.
En effet, lorsqu'il est question de recherche, la bonne échelle pour mener le combat et favoriser l'aboutissement des travaux des laboratoires et le développement de nouvelles thérapeutiques, l'échelle sur laquelle il nous faut concentrer nos efforts, c'est bien, une nouvelle fois, l'échelle européenne. Les 700 000 Français atteints d'autisme ou nos 3 millions d'enfants atteints de maladies rares le savent bien.
Le 14 mars dernier, vous avez réuni, à Paris, les ministres européens responsables des questions de handicap, et adopté une déclaration commune pour approfondir la coopération. La science avance vite et, en de nombreux domaines, la recherche en santé se trouve dans une période charnière. Les techniques se font plus précises, les découvertes s'accélèrent. Jamais il n'a été aussi important de donner une impulsion pour que l'innovation naisse de nos laboratoires européens.
Madame la secrétaire d'État, quelle est votre stratégie pour que l'Europe relève ce défi ? Comment permettre à nos chercheurs européens de mener leurs travaux dans les conditions les plus favorables pour que, demain, l'autisme ne soit plus une maladie orpheline de traitement ?