Monsieur le ministre, le calendrier est parfois cruel. Le jour même où M. le Premier ministre ouvre l'acte I de l'évaluation du grand débat national, et annonce qu'il faut baisser les impôts plus vite et plus fort pour répondre à ce qu'il a évoqué comme « une immense exaspération fiscale » dans notre pays, l'Assemblée nationale entame l'examen d'un texte dont l'article 2 comporte des dispositions prévoyant d'augmenter – ou de ne pas réduire, comme on voudra – l'impôt sur les sociétés en 2019, pour une valeur de 1,7 milliard d'euros. Cela est contraire aux engagements que vous avez pris à plusieurs reprises devant la représentation nationale, avec une certaine constance, il faut le reconnaître, depuis le mois de septembre 2017.
Ma critique porte sur le fond. En raison de l'instabilité fiscale qui règne dans notre pays, au rythme d'un tango fiscal bien français – une taxe en avant, deux baisses de fiscalité en arrière – , les entreprises, quelle que soit leur taille, ne savent plus sur quel pied danser !