La lutte contre ces inégalités est au coeur de l'engagement du Président de la République et je sais qu'elle est au coeur de tous ceux qui croient profondément, sur tous ces bancs, aux valeurs de la République.
Enfin, la dernière cause, c'est l'éloignement. L'éloignement physique, géographique parfois, et plus généralement la disparition de la fraternité de proximité – ou tout simplement de la fraternité en soi. Cela parce que des lignes de train ont fermé ; parce que des médecins n'ont pas été remplacés ; parce que des services publics ont déménagé à 30 voire à 50 kilomètres ; parce que nos modes de vie, nos règles d'urbanisme, nos choix publics, mesdames et messieurs les députés, les choix des années 1970 et 1980 en matière d'urbanisme, les choix des années 1980 et 1990 en matière d'urbanisme commercial, ont poussé à l'étalement urbain et à la désertification des centres-villes. Certes, des métropoles de taille européenne se sont imposées et c'est une immense réussite qu'il faut saluer parce que tout ne marche pas mal en France ; mais nous n'avons pas su, pas pu faire la même transformation pour certaines villes moyennes, qui se paupérisent, ou pour de nombreuses zones rurales. Et puis, nos concitoyens ont le sentiment que les décisions sont prises ailleurs, que leurs élus et leurs fonctionnaires deviennent anonymes, lointains, différents d'eux, et qu'il y a toujours une norme pour s'opposer à une solution.
En fin de compte, le mouvement né en novembre dernier, le soutien dont il a pu se targuer, tout cela exprime un besoin de considération et de reconnaissance, une volonté d'être associé à la décision au lieu de la subir.