Vous avez choisi, monsieur le Premier ministre et le Président de la République avec vous, une autre voie, habile et sinueuse : la voie de la délibération permanente pour brouiller les pistes, reprendre de l'oxygène, gagner du temps et, plus grave, tenter d'enjamber les élections européennes.
Il y a beaucoup à dire sur les conditions d'organisation de ce débat. On se souvient de la démission fracassante de la présidente de la Commission nationale du débat public, qui a contesté le rôle joué par le Gouvernement : elle dénonçait le manque de neutralité ! Pour une fois qu'elle avait raison ! Des garants ont donc été appelés à la rescousse pour en donner l'illusion !
Que dire, aussi, de votre décision visant à réduire le champ du débat à quatre thèmes, certes importants, mais alors que des sujets majeurs de préoccupation des Français ont été mis sous le tapis ? C'est vrai de la sécurité, alors que la délinquance, petite et grande, pourrit leur quotidien et que des quartiers entiers, comme l'a reconnu votre ancien ministre de l'intérieur, sont en sécession républicaine. On a finalement bien compris que vous vouliez faire l'impasse sur ce sujet pour une raison simple.