Là encore, une réponse globale et un contrat liant tous les Français sont une condition indispensable de la réussite. Car les objectifs doivent être partagés et les résultats, observables par tous et profitables à tous.
Dans les débats locaux, toutes les catégories socio-professionnelles étaient représentées. C'est une source d'optimisme. Cependant, je veux aussi parler de ceux qui n'ont pas participé au grand débat, non pas pour souligner un échec mais pour bien prendre conscience du chemin à parcourir. Ces Français qui n'ont contribué d'aucune manière sont probablement ceux qui n'attendent plus rien de la République. Ils s'abstiennent déjà aux élections. Ils habitent en banlieue ou dans des territoires ruraux, ils travaillent beaucoup. Ce sont des mères célibataires, des jeunes exclus, des gens persuadés que leur qualité de vie ne sera pas meilleure que celle de leurs parents.
Ils sont membres de la classe moyenne, chefs de petites entreprises ou artisans. Ils ont subi de plein fouet le matraquage fiscal et sont abreuvés de charges mais, résignés, ils ont aussi renoncé à se plaindre. Si, avec le recul, une part non négligeable d'entre eux voient que les résultats du grand débat ou, plus exactement, des décisions qu'il faut prendre à sa suite ont un impact positif dans leurs vies, alors nous pourrons considérer qu'il s'agit d'une réussite. Pas avant.
Surtout, il faut que vous tiriez les leçons de cette crise, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Ce pacte que nous devons construire concerne aussi bien la majorité que l'opposition, mais ne dépend que de la première.
Comme je l'ai dit en décembre, si tout recommence comme avant, alors vous allez droit dans le mur, et le pays se fracassera avec vous. Et je veux vous faire part du sentiment d'immense gâchis ressenti par les députés de notre groupe : jamais un Parlement n'avait été aussi peu écouté. Votre majorité est arrivée pleine de confiance, de certitudes et, parfois, de condescendance.