Intervention de Olivier Faure

Séance en hémicycle du mardi 9 avril 2019 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative au grand débat national

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Faure :

Vous avez ensuite évoqué la « tolérance fiscale zéro » des Français. Pas ça ! Pas vous ! C'est un slogan qui pourrait servir aux populistes, alors que vous vous présentez comme un rempart contre eux !

Les Français présentent une tolérance à l'égard de la fiscalité. Après tout, nous en avons besoin pour financer nos EHPAD, nos hôpitaux, nos écoles ! Vous le savez, et vous le soulignez régulièrement, à juste titre. Alors comment parler de tolérance fiscale zéro ?

Et surtout, comment prétendre que les Français, étant pour une tolérance fiscale zéro, auraient fait le choix de baisser les impôts et donc de réduire la dépense publique ? Ce n'est pas ce que j'ai compris du débat ! Ce n'est pas ce qu'ils nous ont dit ! Ils demandent plus de pouvoir d'achat, ce qui peut passer par une baisse des impôts, mais ils demandent également des services publics qui fonctionnent mieux.

Comment faire, alors ? La réponse est simple, mais elle ne figure pas dans le questionnaire que vous avez proposé. Il s'agit non de choisir si l'on veut plus d'impôt ou moins de service public, mais, sachant qu'on souhaite davantage de service public de qualité, de décider qui doit le payer.

C'est sans doute la raison pour laquelle vous n'avez mentionné ni dans votre questionnaire ni dans votre propos liminaire la fiscalité des plus riches. Ça, c'est tabou. On ne peut toujours parler ni de l'impôt sur la fortune, ni de la flat tax, alors même que vos décisions dans ce domaine ont abouti à ce paradoxe que certaines personnes, qui vivent de leurs dividendes, paient aujourd'hui moins d'impôt sur le revenu que des ouvriers.

Je finis, monsieur le président.

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