Le débat est intéressant ; voilà pourquoi nous pensons qu'il n'y en a jamais suffisamment au Parlement pour préciser la pensée du Gouvernement et celle des députés.
M. le rapporteur nous a dit de ne pas nous inquiéter car rien ne changeait ; on a donc envie de lui répondre de ne rien changer. Puis Mme la ministre a développé beaucoup d'arguments pour préciser sa pensée, mais sans répondre à certaines de nos questions.
La première a trait à ces salariés qui sont devenus, grâce à l'énergie, à l'intelligence et au temps qu'ils y ont consacrés, des spécialistes utiles et efficaces des questions d'hygiène et de santé au travail. La fusion les privera de l'exercice de leur expertise.
Mme la ministre ne répond pas non plus à la question portant sur les conséquences de la limitation des mandats successifs. Or cette dernière bridera, musellera et empêchera les salariés d'être revendicatifs, utiles et efficaces pour leurs collègues.
Enfin, imaginez que l'on mette à l'ordre du jour d'une instance fusionnée de votre monde idéal plusieurs sujets contradictoires. Par exemple, une question portant sur la sécurité vitale des salariés serait mise en balance avec l'augmentation d'une prime de fin d'année ou l'attribution d'une prime d'intéressement. Vous voyez bien que, dans ce cas, la fusion obligerait les salariés à arbitrer entre, d'une part, l'hygiène et, d'autre part, la santé et la sécurité – qui sont des questions d'ordre public –, avec des carottes visant à les acheter.