… l'attachement à une démocratie plus participative, moins verticale, moins oligarchique, moins technocratique, en bref, une démocratie plus adaptée au monde nouveau, aussi portée par les valeurs d'internet.
Fallait-il cinq mois de manifestations, onze morts par accident, des dizaines de mutilés, des milliers de gardes à vue, de condamnations et de blessés pour s'apercevoir de la souffrance sociale, de l'exaspération fiscale, de l'exigence d'écoute et de respect ? Vous-même, monsieur le Premier ministre, qui êtes un politique, comment n'avez-vous pas vu les limites de votre méthode de gouvernement par l'impôt, les effets pervers de vos choix idéologiques et la fracture que, dans le pays, les mots que vous utilisiez et les décisions que vous preniez ont creusée ? Vous avez semé la discorde et quelque chose de terrible : la haine.
Vous vous présentez ici, devant nous, sans aucune réponse, sans solution immédiate, et surtout sans solution globale. La politique ne procède pas de la mécanique, mais de la chimie. Je ne doute pas que le Président égrènera quelques mesures : il y est contraint. Toutefois, une politique ne relève pas d'un saupoudrage de mesures mais d'une vision qui emporte la confiance et entraîne l'adhésion.
La réalité, c'est que vous ne voulez plus faire de politique. Vous avez cru que vous alliez pouvoir congédier la politique avec un gouvernement d'experts – enfin, de moins en moins experts – porté par une majorité hors sol…