Lors de l'examen de ce projet de loi, nous avons mené deux combats principaux.
Le premier visait à ce qu'une vraie réforme de l'entreprise, ambitieuse, soit conduite, à ce que nous avancions sérieusement sur la réécriture du code civil et sur la codétermination à la française, afin de lutter contre la préférence actionnariale et le court-termisme de marché, au bénéfice des stratégies industrielles et d'un partage initial de la valeur ajouté favorable aux salariés et aux investissements productifs. Nous souhaitions avancer aussi sur la transparence des rémunérations et sur la limitation des écarts de rémunération. L'objet de ce premier combat était, au fond, d'aboutir à une entreprise du XXIe siècle. Or nous considérons que nous l'avons perdu, car, au-delà des formules et des mots, la réalité demeure un peu creuse.
Le second combat visait à vous faire revenir sur vos projets de privatisation, qui sont, dans leur ensemble, une idiotie du point de vue économique et financier, car vous allez faire perdre beaucoup d'argent aux Français, et une erreur stratégique majeure, s'agissant en particulier d'Aéroports de Paris. Nous avons consciencieusement débattu et discuté chacun de vos arguments. À aucun moment nous ne nous sommes défilés. L'opinion que nous avons exprimée ici était, au fond, celle de toutes les oppositions. Vous considérez que c'est un attelage baroque, je considère que c'est un front républicain car il y va d'un intérêt supérieur de la nation. Ce second combat, nous l'avons perdu aussi.
Mme la présidente de la commission spéciale a dit tout à l'heure que ce texte était un bloc. C'est parce qu'il est un bloc que nous ne le voterons pas et que nous allons voter la motion de rejet préalable.