Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 19 octobre 2017 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Article 10 (appelé par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Monsieur le secrétaire d'État, monsieur Alauzet, j'ai bien compris que cet article englobait les autoentreprises, les micro-entreprises et d'autres choses, mais d'une certaine façon, en le précisant, vous aggravez votre cas.

En effet, il s'agit toujours d'une concurrence, entre autoentrepreneurs et salariés en CDI – elle n'est bien évidemment pas volontaire de leur part – et entre micro-entreprises et artisans ou TPE – qui, on aura beau dire ce qu'on voudra, travaillent dans les mêmes secteurs.

M. le secrétaire d'État se préfère indépendant plutôt qu'insoumis. Moi, je constate qu'à force de déréguler, de baisser injustement impôts et TVA et de favoriser une concurrence effrénée dans une jungle où tout est permis, c'est un nivellement vers le bas de la production, dont le coût est toujours moins cher, que vous proposez. Au bénéfice de qui ? Au bout du bout, qui bénéficie d'une production qui coûte moins cher ? Évidemment, les donneurs d'ordre et, au bout du bout, ceux que vous appelez les premiers de cordée qui, en réalité, sont les derniers – car je vous rappelle que le capital n'existerait pas sans le travail. La rente capitaliste profite de l'abaissement du coût du travail, quelle qu'en soit la forme, que ce soit chef d'entreprise, salarié, artisan ou autre.

Avec cet article et d'autres encore, vous nous proposez un retour au XIXe siècle.

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