Lors de mon intervention dans la discussion générale, je me suis ému du terme quelque peu condescendant de contribution et j'ai insisté sur le fait que l'on n'a jamais demandé leur avis aux Polynésiens. À supposer qu'on le leur ait demandé, d'ailleurs, je doute qu'ils aient été informés à l'époque des dangers de la radioactivité. Le nucléaire faisait en effet l'objet d'une forme d'omerta, qui a duré un certain temps, du reste : je rappelle que le nuage de Tchernobyl n'a jamais traversé le Rhin et que les compteurs Geiger fonctionnaient du côté allemand, mais pas du côté français, comme par hasard… C'est d'ailleurs ce qui a motivé la création de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité, la CRIIRAD : il s'agissait de disposer d'un outil d'évaluation dégagé de l'influence et d'EDF et du Gouvernement.
Le mot de contribution ne me semble pas permettre de reconnaître véritablement ce qui s'est passé. En outre, c'est aussi le terme que l'on emploie pour désigner l'impôt, que l'on acquitte, en démocratie, parce que l'on est citoyen, alors qu'il n'est pas question de subir la radioactivité du fait de sa citoyenneté. Il est donc particulièrement mal choisi.