Le débat qui nous rassemble ce soir est plus qu'opportun. Il arrive à moins d'un mois des élections européennes qui se dérouleront dans notre pays le dimanche 26 mai.
L'industrie de notre vieux continent demeure un secteur économique considérable, qui représente 52 millions d'emplois et 50 % des exportations de l'Union européenne. Toutefois, nous ne pouvons pas nous contenter de ces chiffres, qui masquent certaines réalités. Au contraire, nous devons saisir l'opportunité du renouvellement politique de nos institutions européennes pour transformer en profondeur la politique industrielle de notre union. Nous devons accélérer son adaptation aux changements structurels auxquels nous faisons face. Ces évolutions sont nombreuses et pressantes : transformations technologiques et numériques, concurrence internationale accrue, émergence de nouveaux standards et nécessité de protéger nos standards sociaux et environnementaux. La prospérité économique de l'Europe dépendra de sa force, de sa base industrielle et de notre capacité commune à relever ces défis.
Cependant, nous avons pu observer ces derniers temps l'obsolescence de certaines règles européennes, comme celles qui concernent la concurrence. Nous ne pouvons accepter la décision de la Commission européenne de refuser la fusion entre Alstom et Siemens. Le prétexte que ce rapprochement nuirait à la concurrence dans le secteur ferroviaire au sein du marché intérieur de l'Union européenne ne tient pas, car la concurrence est aujourd'hui mondiale.
Élu à Toulouse, je ne peux m'empêcher de comparer cette situation à celle du consortium européen Airbus, fleuron de notre industrie aéronautique et spatiale européenne, lequel prospère précisément grâce à l'union de la quasi-totalité des constructeurs européens. Nous devons donc réformer certaines règles pour encourager l'émergence de champions industriels européens capables d'affronter le marché mondial et de faire face aux géants chinois et américains. Airbus, créé à la fin des années 1960, pourrait-il voir le jour aujourd'hui ?
Madame la secrétaire d'État, quelles mesures le gouvernement compte-t-il proposer à Bruxelles dans les prochains mois pour défendre et promouvoir notre industrie européenne ?