Je voudrais vraiment remercier nos trois invités pour leurs exposés.
Chacune de vos entités présente des spécificités, mais il y a évidemment, quand on vous entend, des points communs et des rapprochements. C'est heureux, car vous êtes un instrument important pour ce que l'on appelle, en français, la diplomatie d'influence – c'est-à-dire quand on n'utilise pas le terme habituel de soft power. Vous savez que notre commission, notamment sous l'impulsion de sa présidente, attache une grande importance à ce sujet.
Vous avez dit qu'il existe une attente de France. Comment s'exprime-t-elle ? On ne peut y répondre que par l'intermédiaire d'un certain nombre de vecteurs, au premier rang desquels figure l'audiovisuel extérieur de la France. Comment pensez-vous que l'on pourrait améliorer, par ce biais, notre diplomatie d'influence ? Si l'on y accorde beaucoup d'importance, y compris dans les discours prononcés par les plus hautes autorités de l'État, c'est parce qu'elle s'exerce, comme vous vous l'avez dit, dans le cadre de notre langue, de notre culture, de ce qu'est la France, de sa vision et de son appartenance à l'Europe. Comment l'audiovisuel extérieur de la France peut-il contribuer encore davantage à cette diplomatie d'influence qui est si importante, je le répète – nous sommes un des grands pays dotés d'un réseau diplomatique.
Je suis très sensible au fait que vous avez parlé d'Europe, les uns et les autres, et singulièrement Véronique Cayla, compte tenu du rôle évident d'Arte dans la pédagogie en la matière. Nous sommes tous absolument consternés par la faible place de l'Europe dans les médias, en particulier les journaux télévisés traditionnels. Vous essayez, tous les trois, de relever le défi, et vos explications sur ce que vous diffusez actuellement pour renforcer la connaissance de l'Europe chez nos concitoyens m'ont tout à fait passionné.
Je voudrais vous demander quelle sera la place de l'audiovisuel extérieur dans la réforme annoncée. On a entendu tout et son contraire sur ce sujet, qui est tout à fait essentiel et dont notre Assemblée sera saisie prochainement, même si l'on ne sait pas très bien quelle sera la date. J'aimerais savoir si vous allez faire partie de cette réforme de l'audiovisuel et, le cas échéant, de quelle façon. C'est, en effet, une question essentielle.
J'ai aussi été très sensible à ce que vous avez dit sur la manipulation des informations, les infox, et sur les cyberattaques. M. Bigot a eu tout à fait raison de souligner que la confiance de nos concitoyens dans les médias est une question cardinale. C'est aussi un enjeu stratégique, géostratégique, comme l'a souligné Mme Saragosse. Comment peut-on mieux lutter dans ce domaine ?
Enfin, pourquoi France 24 est-elle encore absente de trop de chaînes d'hôtels dans le monde, y compris celles qui ont des liens très forts avec la France ?