Intervention de Gwenaëlle Huet

Réunion du mardi 9 avril 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Gwenaëlle Huet, directrice générale de la business unit France renouvelable d'Engie :

La dynamique de gaz vert, et notamment de biométhane, s'enclenche maintenant. On observe par exemple que le nombre de méthaniseurs a beaucoup crû entre 2017 et 2018. La capacité a progressé de 75 % entre ces deux années, pour atteindre aujourd'hui 1,2 TWh injecté par an et 76 installations qui injectent dans le réseau. Notre objectif est de contribuer à cette dynamique de filière. Lorsque l'on démarre, avec peu de méthaniseurs, les coûts sont forcément plus élevés : notre but est donc d'industrialiser la démarche, avec une typologie de méthaniseurs, et de faire ainsi progressivement baisser les coûts. Il ne s'agit certainement pas pour nous de vivre sur une rente, mais bien d'industrialiser cette activité. C'est la raison pour laquelle nous avons par exemple conclu un partenariat avec la Fédération nationale des coopératives d'utilisation de matériel agricole en commun (FNCUMA), la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) ou encore l'INRA, afin de travailler avec eux sur les nouvelles technologies de méthanisation. Notre objectif est d'enclencher ce mouvement de filière. Certains méthaniseurs sont aujourd'hui en construction et 80 projets en cours de développement.

Quelle est la cible en 2023 ? Au niveau de la filière, nous avons calculé que 8 térawattheures sont atteignables avec le gisement disponible. Nous nous engageons par ailleurs à enclencher une réduction des coûts de l'ordre de 2 à 3 % par an, en bénéficiant du régime actuel de guichet ouvert pour les petits projets et en réservant les grands appels d'offres pour les projets de plus grande ampleur. L'objectif est de faire baisser les coûts progressivement, grâce à l'industrialisation. Or cela nécessite du volume. C'est la raison pour laquelle nous tenons à conserver l'objectif de 8 térawattheures, car cela participera au volume nécessaire à l'industrialisation de la filière.

Concernant l'étude détaillée menée avec l'ADEME notamment, nous pourrons vous en communiquer la référence. Certains modèles ont pu être développés ailleurs. Notre objectif est d'être très vigilant sur la non-utilisation des surfaces agricoles notamment. Il ne faut pas engendrer de conflit d'usage.

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