Intervention de Pierre Mongin

Réunion du mardi 9 avril 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Pierre Mongin, directeur général adjoint et secrétaire général du groupe :

Nous avons, chez Engie comme dans tous les grands groupes industriels français, des règles d'analyse des risques et de la rentabilité estimée, pour chaque projet, afin de décider du bien-fondé ou non d'investir l'argent du groupe et de nos actionnaires. La règle générale est de ne nous engager dans aucun projet qui ne couvre pas, sur son cycle de vie, l'ensemble du coût du capital du groupe, auquel est ajoutée une marge de sécurité correspondant au résultat attendu, brut, pour l'entreprise. Nous n'acceptons aucune forme de projet ne répondant pas à ces critères. Certains projets vont au-delà de nos espérances, d'autres sont décevants. Au total, Engie investit ainsi plus de 6 milliards d'euros dans de nombreux projets partout dans le monde. Notre décision d'investir dans les énergies renouvelables tient au fait que nous croyons à la rentabilité, dans le long terme, de ces installations.

Vous posiez également la question de la durée de vie, au travers de votre interrogation sur le démantèlement. En réalité, beaucoup d'installations dureront plus longtemps que la durée des contrats garantis par l'État en termes de rachat de courant. Nous sommes obligés, lorsque nous effectuons des estimations prévisionnelles de rentabilité, d'anticiper le prix auquel, dans quinze ans, nous vendrons l'électricité supplémentaire pendant les cinq ou six ans de vie supplémentaires des installations. Une part du risque que nous prenons en tant qu'entrepreneur tient à cet aspect. Le démantèlement coûte très peu cher pour l'éolien par rapport au coût du projet.

Nous rachetons par ailleurs certains projets installés voici quelques années parce qu'il est possible aujourd'hui de procéder à un changement des turbines, en démantelant les vieilles installations et, avec les autorisations déjà accordées, selon des règles administratives précises, à mettre de nouvelles installations beaucoup plus efficaces, qui augmentent la production électrique avec des niveaux de vent plus bas et présentent également l'avantage d'être moins bruyantes et moins polluantes. Le rachat de parcs existants est donc fondé chez nous sur la perspective d'un repowering, c'est-à-dire la possibilité de procéder à un changement de capacité, ce qui peut expliquer les prix d'achat des installations.

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