Il est vrai qu'il est a priori plus facile de s'occuper du logement que de s'occuper de la mobilité. Depuis la loi de 1946, la France a une tradition de péréquation spatiale des tarifs. L'idée est qu'il peut y avoir des prix de l'électricité différents aux heures pleines et aux heures creuses – cela paraît logique – mais que l'on ne doit pas être pénalisé si l'on habite en zone périphérique ou rurale. Si vous vivez à La Réunion, vous payez le même tarif qu'en métropole. C'est la solidarité nationale. Le coût de cette péréquation spatiale n'est pas très élevé. Puis, comme cela ne suffisait pas, on a mis en place des tarifs sociaux là où l'État avait la main, c'est-à-dire essentiellement pour le gaz et l'électricité. C'était plus difficile avec le pétrole et, par conséquent, on ne s'en est pas tellement occupé. Pourtant, nombre de Français se chauffent au fioul.
Pour la mobilité, la réponse est plus complexe. On peut citer le développement des transports collectifs. Mais souvent, dans ces régions, les transports collectifs sont défaillants et il faut utiliser son véhicule personnel. Or le législateur ne s'est pas trop occupé de cette situation, qui fait qu'avec l'augmentation du prix de l'essence une part de plus en plus élevée du budget des ménages passe dans la mobilité. Ce sujet mérite d'être étudié, étant entendu qu'il ne faut pas penser que la réponse par le véhicule électrique soit adaptée. En effet, son coût est relativement élevé et les ménages aux revenus modestes n'ont pas les moyens, même si on les aide, d'y accéder. Se pose, en outre, le problème des bornes de recharge. Un coup de baguette magique ne permettra pas de faire passer au véhicule électrique les personnes aux revenus modestes. En l'état actuel des choses, tout le monde ne peut pas se payer une Tesla !