Madame la ministre, vous êtes revenue sur l'agression qui a eu lieu le 5 mars au centre pénitentiaire d'Alençon-Condé-sur-Sarthe, et je vous remercie pour les éléments d'information que vous nous avez apportés. Quelques questions restent néanmoins en suspens. Comment expliquer, par exemple, que des individus aussi dangereux que ceux qui sont accueillis dans ce centre pénitentiaire disposent dans leur cellule d'une plaque chauffante ? Il leur arrive de la jeter sur le surveillant qui leur apporte leur repas ou d'y faire chauffer de l'huile, en vue d'ébouillanter ce même surveillant.
Ce qui est vrai à Condé-sur-Sarthe l'est aussi à la prison du Gasquinoy, à Béziers, où un quartier étanche pourrait également voir le jour. Il faudrait clarifier les règles de vie dans les quartiers particulièrement dangereux, afin de protéger au mieux les agents pénitentiaires, qui sont inquiets et qui se plaignent. Comment expliquer, par exemple, que les familles de ces individus particulièrement dangereux ne soient pas fouillées systématiquement et qu'elles parviennent à introduire des couteaux dans les prisons ? Il faudrait peut-être cesser de considérer les femmes de ces détenus comme de braves épouses éplorées, alors que certaines d'entre elles sont largement aussi radicalisées que leur mari !
Je rejoins Mme Untermaier lorsqu'elle demande qu'une partie du budget de l'administration pénitentiaire soit dévolue, non seulement à la construction de nouvelles prisons, mais aussi à l'adaptation des centres existants. Au Gasquinoy, deux problèmes se posent de manière récurrente. D'une part, les agents se plaignent régulièrement du manque de matériel de protection, notamment de gilets pare-coups. D'autre part, il ne se passe pas de nuit sans que des colis soient lancés au-dessus des murs de la prison. Il me semble que des mesures très simples et peu coûteuses pourraient être prises pour remédier à ces problèmes. J'insiste sur le fait qu'il ne faut pas seulement créer de nouveaux centres, mais utiliser une partie du budget pour adapter les centres existants.