Intervention de Jean-Charles Galland

Réunion du jeudi 4 avril 2019 à 9h15
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Jean-Charles Galland, président de la commission hydroélectricité du SER, directeur adjoint chez EDF :

Sur le changement climatique, je crois qu'il faut avoir en tête que, aujourd'hui, on a de fait un soutien du débit des cours d'eau effectué par de grands réservoirs placés en tête de nos cours d'eau. Si vous vous remémorez un petit peu l'hydrologie des dernières années, les étés et les automnes que nous avons connus, vous constatez que ces barrages ont permis d'éviter des catastrophes écologiques, au sens où ils ont permis de soutenir le débit des cours d'eau, de façon constante, sur toute la durée de ces étiages, de plus en plus sévères ces dernières années, du fait de cette nouvelle répartition de la ressource dont parlait Yves Giraud.

Les aménagements hydroélectriques jouent aussi un rôle très important dans l'aménagement du territoire, au sens où la gestion de l'eau permet de concilier de très nombreux usages. Madame la présidente, on avait travaillé sur le sujet sous votre égide : dans un certain nombre de vallées, la valeur ajoutée créée par les aménagements hydroélectriques est très largement inférieure à celle qui est créée par les autres usages, que ce soit l'agriculture, l'eau potable, la navigation… On avait, dans ce cadre, évalué que, sur la vallée de la Durance, la valeur ajoutée de l'hydroélectricité représentait seulement 25 % de la valeur ajoutée totale apportée par les aménagements hydroélectriques, le reste étant créé par l'eau potable, par l'agriculture et par le tourisme, composante également importante.

Enfin, la préservation de l'environnement est une préoccupation vraiment première des hydro-électriciens. La profession a estimé qu'elle avait dépensé de l'ordre d'un milliard d'euros pour les problématiques de continuité écologique ces dernières années. Je pense que cela conduit à un certain nombre de succès. Nombre de cours d'eau qui sont situés à l'aval de nos aménagements sont classés réservoirs biologiques ou sont classés en liste 1. Cela montre bien que les efforts faits produisent leurs résultats. Autre illustration, peut-être plus emblématique : la Dordogne par exemple a été classée réserve mondiale de biosphère par l'Unesco, alors que c'est un cours d'eau très aménagé. Cela montre que la conciliation des usages est tout à fait possible, comme cette conciliation l'est également avec l'environnement.

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