Si je partage les propos de M. Lurton, je tiens, en revanche, à revenir sur ceux que vous avez prononcés, monsieur le ministre, car ils ne sont pas pour nous rassurer.
Vous avez commencé par nous accuser de faire de la politique politicienne à l'occasion de ce débat. Que chacun garde raison ! Tout le monde a le droit de s'exprimer sur le texte qui nous est présenté comme de réagir aux propos du Président de la République, au lendemain de l'incendie, qui nous ont inquiétés.
Si l'incendie a provoqué une première émotion, une seconde l'a été par ce calendrier précipité, politico-sportif, du Président, voulant rendre la cathédrale encore « plus belle ». Très sincèrement, il y avait de quoi s'inquiéter.
S'agissant des amendements réclamant une restauration à l'identique, nous sommes d'accord, les matériaux ont changé. L'idée générale est que la restauration respecte l'image du monument, en hommage à tous ceux qui, depuis des centaines d'années, ont travaillé à l'ouvrage. Monsieur le ministre, je suis inquiète car vous venez de parler à nouveau d'un geste architectural contemporain et de créativité. Par définition, un geste architectural contemporain ne respecterait pas l'architecture de la cathédrale, sa mémoire.
Je tiens aussi à rappeler que, par-delà les partis politiques – nous nous retrouvons sur différents bancs de l'Assemblée – , plus de mille experts du monde entier se sont exprimés avec force et même alarmés pour faire part de leur crainte.
Alors, s'il vous plaît, ne nous ramenez pas à un débat de politique politicienne. Nous ne voulons qu'assumer nos responsabilités devant l'un des plus grands chantiers de restauration – et non de reconstruction, comme d'aucuns se plaisent encore à le dire sur certains bancs de cet hémicycle. Des amendements le précisent : il s'agit bien de restauration et de conservation.