J'espère que les promesses se transformeront bien en dons pour Notre-Dame et pourquoi pas pour les autres cathédrales. En tout cas, je ne voudrais pas que l'on désespère les donateurs, soit en tenant des propos totalement inappropriés à l'égard des entreprises, soit en ne respectant pas le souhait des donateurs particuliers : celui d'une restauration à l'identique.
Notre-Dame est le symbole de l'unité culturelle, religieuse et civilisationnelle du continent européen tout entier en plus d'être le symbole français et parisien. C'est aussi le symbole du style français, qui fut baptisé « style gothique » au XIXe siècle. La cathédrale concentre plus de 800 années d'histoire, elle a résisté aux tempêtes et aux guerres, et elle a été au coeur des grands événements de notre pays.
Je veux rappeler que les plans de Viollet-le-Duc, créateur de la fameuse flèche, sont accessibles et permettent une reproduction à l'identique. Comme on le sait, il s'agit certes d'un ajout du XIXe siècle, mais qui a offert pendant plus de 200 ans à la cathédrale une silhouette très particulière, à laquelle les Français sont très attachés.
Au-delà de l'exaltation patrimoniale opportuniste dont a pu faire preuve le Président de la République, je voudrais insister sur l'unité que peut susciter la restauration de cette oeuvre magnifique, parce que la France possède toutes les compétences nécessaires, grâce aux compagnons du devoir, aux artistes, aux experts. Ces compétences font rayonner la France à l'étranger. Voilà aussi l'occasion, au travers de l'excellence française représentée par tous les métiers d'art, de permettre à notre pays de rayonner et d'avoir un objet d'unité nationale. Ne gâchons pas cette occasion de rassembler les Français autour d'un projet qui réunit notre mémoire et notre avenir.