Monsieur Libault, je tiens à saluer la qualité de votre travail. Nombre de ses recommandations me semblent prendre la bonne direction. Je crois d'ailleurs y reconnaître des propositions que j'ai portées en d'autres lieux, sans toujours en détenir, certes, la paternité. Citons le soutien aux aidants, la revalorisation des métiers ou encore la continuité des soins, qui demande d'attribuer des moyens à l'hôpital.
J'en viens à mes questions. Tout d'abord, les propositions de votre rapport sont-elles toujours au bon niveau ? Je reprends à mon compte la question que vient de poser Caroline Fiat sur l'encadrement dans les EHPAD. Quelle trajectoire faut-il mettre en oeuvre pour atteindre des résultats significatifs en la matière ?
Notre groupe, la Gauche démocrate et républicaine, n'est pas défavorable à une révision de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), mais nourrit des interrogations, voire des inquiétudes, quant aux propositions de plafonnement contenues dans le rapport.
Une zone d'ombre semble prévaloir sur la nécessité de mettre en place un service public de l'autonomie ainsi qu'une offre d'EHPAD égalitaire et non lucrative. Les EHPAD doivent être de véritables lieux de vie, et non simplement d'hébergement, et assurer aux résidents le plus haut niveau d'autonomie et de bien-être.
Par ailleurs, la perte d'autonomie nous semble relever du soin tout au long de la vie, et par conséquent de l'assurance maladie. Nous ne voyons donc pas la nécessité de créer un nouveau risque. Ce dernier ne nous paraît pas assurable isolément, et requiert donc un financement socialisé, inscrit dans le droit. La création d'un risque distinct laisse craindre une couverture non seulement abaissée, mais encore avec des modes diversifiés, susceptibles d'aiguiser certains appétits.
Pour éviter le financement par l'impôt et le recours au travail gratuit, il importe de mobiliser autrement les fonds de la CRDS, sans toutefois que la santé et la retraite ne s'en trouvent pénalisées. Nous avons là un point de désaccord fondamental.