Suite à une remarque de Mme la rapporteure, je souhaite revenir rapidement sur la question de la protection. Le statut et les dispositifs institutionnels n'y suffisent certes pas – personne n'a la naïveté de croire que les textes que nous votons la préserveraient en cas de remise en cause de la démocratie ou de dérive autoritaire – mais ils y contribuent. Le détricotage et l'affaiblissement répétés de ce statut, de ces dispositifs, favoriseraient et faciliteraient en revanche l'action de pouvoirs autoritaires, car ceux-ci auraient les moyens de mettre l'administration au pas.
Néanmoins, même pour des pouvoirs autoritaires, la continuité de l'État nécessite d'avoir un minimum d'administration publique et de fonctionnaires ; plus ces derniers sont protégés, plus ils jouent le rôle d'un contre-pouvoir face à ce type de risque.
Vous avez dit qu'une politique modérée était nécessaire. Mais qui était à la tête de l'Italie avant l'actuel pouvoir ? Matteo Renzi – on a d'ailleurs parlé de M. Macron comme le Renzi français : un pouvoir modéré, de centre droit et de centre gauche. Or, il a détricoté les protections sociales, affaibli encore plus l'État, et les politiques sociales qu'il a mises en oeuvre ont favorisé l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite. Ce n'est donc pas cette politique-là, celle que vous menez, qui protège ! Au contraire, il faut renforcer les statuts et proposer une alternative.