Ne bouffez pas mon petit temps de parole, camarades, s'il vous plaît !
Même parmi les entreprises – puisqu'on entend beaucoup parler d'entreprises, de PME, d'entrepreneurs –, je ne suis pas sûr que cela apparaisse comme la priorité des priorités. Je vous ai apporté une étude réalisée par Malakoff Médéric, et voici ce que les patrons de PME considèrent comme les dix principales sources de stress professionnel : premièrement, la surcharge de travail ; deuxièmement, la pression de la concurrence ; troisièmement, la perte d'un client ; quatrièmement, la facture impayée… Les instances représentatives du personnel ne figurent pas dans les dix principales demandes des PME. De même, le cabinet Altares mentionne comme principale cause de faillite des PME les retards de paiement, notamment de la part des grandes entreprises : 60 % des entreprises paient leurs fournitures en retard. Mais laissez-moi citer l'auteur de l'étude : « les mauvaises pratiques fragilisent les PME et, par effet domino, les TPE qui, faute de trésorerie, faute de règlement, ne peuvent honorer un carnet de commandes pourtant en passe de se regarnir ». Ce serait la cause d'environ 15 000 faillites par an. C'est aussi ce que relève le médiateur des entreprises, Pierre Pelouzet : 13 milliards d'euros manquent dans les caisses des PME.
Ce que je veux dire, c'est que l'on assiste là à une lutte des classes interne au monde de l'entreprise, entre les multinationales d'un côté et les PME de l'autre.