Intervention de Olivier Dussopt

Séance en hémicycle du vendredi 17 mai 2019 à 21h30
Transformation de la fonction publique — Après l'article 16 quater

Olivier Dussopt, secrétaire d'état auprès du ministre de l'action et des comptes publics :

Monsieur Peu, pardonnez-moi, mais je ne saurais vous laisser dire que l'écart de rémunérations dériverait au sein du secteur public. Des éléments strictement arithmétiques prouvent le contraire : en 1985, l'écart moyen entre le bas et le haut d'une grille indiciaire était de 1 à 7,15 ; en 2019, il est de 1 à 4,15. En d'autres termes, les grilles se sont resserrées pour un grade donné et les écarts sont moindres qu'ils ne l'étaient il y a trente ans. C'est important de le souligner. Pour les contractuels accédant aux postes de la haute fonction publique, un décret garantira d'ailleurs l'analogie avec les agents publics à cet égard et encadrera donc leur rémunération. Cessons par conséquent de faire en permanence le procès des hauts fonctionnaires.

Parmi les hauts fonctionnaires « administratifs », l'accent a été régulièrement mis sur des agents que je vois de près aujourd'hui : les administrateurs généraux des finances publiques. À la suite d'un rapport de la Cour des comptes, nous avons supprimé le dernier échelon de leur grade et remis en cause l'intégralité de celles de leurs primes qui étaient sans fondement pour mieux resserrer les écarts et abaisser le plafond applicable à cette catégorie, qui était, à Bercy, la mieux rémunérée. Des efforts sont donc faits.

Assurément, il s'agit d'argent public, de salaires payés par nos impôts – comme nos propres indemnités, d'ailleurs. Oui, l'enjeu moral est peut-être supérieur dans le secteur public. Mais cessons d'imaginer que nous pourrons attirer les meilleurs et compter sur des compétences et une loyauté comparables à celles dont font preuve les hauts fonctionnaires si nous passons notre temps à les encadrer, à les blâmer, à leur faire des procès d'intention et à enfermer leur carrière dans des tunnels par trop étroits.

Gardons donc un peu de distance vis-à-vis de tout cela. Le texte permet des avancées en matière de transparence et de déontologie ; c'est bien. Mais il faut aussi raison garder pour que les meilleurs restent au service de l'État.

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