Intervention de Olivier Marleix

Séance en hémicycle du vendredi 17 mai 2019 à 21h30
Transformation de la fonction publique — Après l'article 16 quater

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Marleix :

Monsieur le secrétaire d'État, on ne peut tout de même pas nier que, depuis dix ou quinze ans, les rémunérations de nos plus hauts fonctionnaires ont connu des revalorisations très significatives, notamment par la refonte totale de régimes indemnitaires. Je me souviens de l'époque où la rémunération nette mensuelle d'un préfet était de 5 000 à 6 000 euros ; aujourd'hui, elle atteint 10 000 euros environ, ce qui me semble plus que convenable.

On ne peut pas nier non plus que la haute administration s'est livrée à une sorte de lobbying sur le thème « Retenez-moi ou je fais un malheur » – ou plutôt « Retenez-moi ou je pars » : « il faut nous rémunérer mieux, car nous sommes sollicités par le secteur privé qui, lui, est prêt à nous payer très cher. »

Il faut tout de même limiter cette évolution, cette sorte de surenchère salariale au nom du risque de pantouflage : elle ne peut pas se poursuivre indéfiniment. Or on n'entend rien dans votre discours qui aille dans ce sens.

Je suis un homme de droite, je crois à la rémunération du mérite et de l'effort, mais je n'hésite pas à dénoncer la surenchère parfois indécente des très hautes rémunérations que l'on observe dans le secteur privé en France et en Europe du fait de la mondialisation. Ce phénomène incontestable exerce une attirance malsaine sur certains hauts fonctionnaires.

C'est un problème pour la haute administration : lorsque Fabien Matras et moi-même l'avons auditionnée, Mme Lepetit, cheffe du service de l'inspection générale des finances, nous a expliqué que 30 % des membres de ce corps étaient partis pantoufler ailleurs. De fait, quand un inspecteur des finances de vingt-cinq ou vingt-six ans se voit proposer un poste dans l'une des deux grandes banques d'affaires de notre pays – c'est une sorte de sport national – où sa rémunération se chiffrera en millions d'euros, cela met la barre très haut pour l'État.

Vient donc un moment où l'État doit dire stop, et répondre : « Soit, partez si vous n'avez pas la vocation du service public. » Je vous vois faire « non » de la tête, madame la rapporteure, mais ce problème est tout à fait réel : il existe une dérive qui commence à créer des difficultés dans notre pays. Le Président de la République lui-même l'a reconnu s'agissant de l'accès aux grands corps et du fonctionnement de la haute fonction publique. Ne le nions donc pas.

Je vous ai posé une question très précise, monsieur le secrétaire d'État. À l'article 7, nous avons ouvert les emplois publics de direction aux contractuels, mais je n'ai vu dans cet article aucun plafond de rémunération. Quelle sera donc la règle applicable ? Quel sera le plafond ?

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