Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du vendredi 17 mai 2019 à 21h30
Transformation de la fonction publique — Après l'article 18

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Franchement, le débat sur le temps de travail des enseignants n'est pas vraiment au coeur des interrogations sur l'école. Tout le monde admet désormais que le temps de travail comprend le temps devant l'élève, le temps de préparation, sans oublier la relation avec les parents, autant de tâches qui ont même tendance à prendre de plus en plus de temps. Il n'y a pas de débat public majeur sur le sujet.

Or vous annoncez un décret sur les sujétions particulières, vous les citez et, dans le paragraphe suivant, vous affirmez vouloir clarifier la question du temps de travail des enseignants. Mais qu'allez-vous clarifier ? S'agit-il d'écrire que le temps de travail d'un enseignant cumulant ses différentes missions est conforme à la norme, voire supérieur ? Qu'allez-vous dire aux enseignants ? Est-ce l'occasion de prendre acte de leur travail croissant, qu'il s'agisse de la préparation ou des relations avec l'ensemble de la communauté éducative, et d'ouvrir la voie à une réduction d'horaires ? On ne peut pas prétendre vouloir clarifier et entretenir un tel flou. Je ne comprends pas.

Je vous le dis de manière plutôt…

1 commentaire :

Le 25/05/2019 à 15:44, Laïc1 a dit :

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"Franchement, le débat sur le temps de travail des enseignants n'est pas vraiment au cœur des interrogations sur l'école. Tout le monde admet désormais que le temps de travail comprend le temps devant l'élève, le temps de préparation, sans oublier la relation avec les parents, autant de tâches qui ont même tendance à prendre de plus en plus de temps. Il n'y a pas de débat public majeur sur le sujet."

Y a-t-il des débats publics majeurs sur d'autres sujets ? Dès qu'il s'agit de l'éducation, il n'y a jamais de débat public majeur : parlez-vous avec les parents d'élèves des notes sur la copie de leur enfant, du classement des élèves en classe suite à ces notes, de l'opportunité ou non de donner à leur enfant des devoirs écrits à la maison, de ce qu'ils pensent de l'égalité ou de l'inégalité, de l'éducation sexuelle dès le primaire ? Non, les parents d'élèves ont le droit de ne rien dire, de ne jamais s'exprimer, on les considère comme des moutons à qui le moindre débat intellectuel sur la scolarité de leur enfant est refusé.

Bien sûr que de nombreux parents d'élèves s'interrogent sur les vacances à rallonge des professeurs, le nier serait d'une totale malhonnêteté, surtout quand certains parents d'élèves triment 39 h par semaine dans le privé.

D'autre part, les enfants s'ennuient beaucoup pendant ces interminables vacances, et la plupart, s'ils ne sont pas sollicités par leurs parents, ou par leur propre envie de réussir, oublient ce qu'ils ont appris pendant l'année scolaire. A quoi bon être scolarisé 10 mois si c'est pour tout oublier en deux mois ? Et à quoi bon vanter le travail des professeurs, le temps qu'ils passent à préparer leurs leçons ou à corriger, si à l'arrivée tout ce qu'ils ont fait, préparé, se volatilise pendant les vacances d'été, ou même partiellement pendant les vacances intermédiaires lors de l'année scolaire ?

Ce débat sur le temps de travail des professeurs est donc d'une réelle actualité. Si l'on veut que le temps de travail des professeurs passé à préparer les devoirs ou à corriger garde sa signification, et si l'on veut apaiser le ressentiment des parents d'élèves vis à vis des professeurs accusés d'avoir beaucoup trop de temps libre sur le reste de la population, il faudra revoir ce temps de travail.

Par exemple, puisqu'internet s'est développé partout, pourquoi ne pas imaginer des devoirs à rendre pendant les vacances scolaires : le professeur donne des devoirs avant le départ en vacances, l'élève renvoie sa copie par mail pendant les vacances, le professeur lui répond, le corrige, et lui donne encore d'autres devoirs, des exercices, des conseils. Ce télétravail professoral pendant les vacances permettrait à la fois de calmer les tensions sociales, en ce qui concerne le temps de vacances hors concours des professeurs, et de participer à l'entretien des connaissances des élèves pendant les vacances, notamment les grandes vacances d'été.

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