Cet amendement d'appel, que j'ai déjà présenté en commission, vise à rendre obligatoire un entretien distinct de l'entretien annuel d'évaluation. Cet entretien serait consacré aux possibilités d'évolution professionnelle de tout agent public, quel que soit le versant auquel il appartient. Il s'agit en somme, pour l'agent, de poser ses valises à un moment donné de sa carrière, afin que soient étudiées ses possibilités d'évolution ou ses souhaits personnels. Il pourrait ainsi se projeter sur ce que l'on appelle la « seconde carrière », laquelle, demain, sera très différente de la carrière linéaire que l'on a connue jusqu'à maintenant.
Un certain nombre de métiers ou de missions de la fonction publique peuvent en effet présenter des caractères de pénibilité, que celle-ci soit physique ou psychologique, si bien que l'on ne peut envisager de voir un même agent les exercer pendant quarante années ou plus. Il s'agit, en un mot, de permettre aux agents de se projeter plus facilement dans la seconde partie de leur carrière, et de leur donner des outils précis pour ce faire.
L'entretien que je propose devrait, selon moi, avoir lieu avec le supérieur hiérarchique immédiat et un représentant de la direction des ressources humaines, mais aussi avec un référent qui serait désigné, selon les cas, dans la collectivité ou le service de l'État concerné. Ce référent pourrait objectiver le positionnement de l'agent par rapport à son avenir professionnel, et suggérer les outils à mobiliser pour faciliter sa « seconde carrière » : c'est là un enjeu majeur dans les collectivités territoriales, bien sûr, mais aussi dans un grand nombre de services de l'État, où, faute de les avoir réglés en amont, des problèmes apparaissent – déclassement, démotivation ou, parfois, absentéisme important – chez des agents « cassés » par leur métier ou leur mission, non seulement sur le plan physique, mais aussi souvent, je le répète, sur le plan psychologique.