Intervention de Julien Aubert

Réunion du mercredi 15 mai 2019 à 16h35
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Nous sommes en train d'illustrer parfaitement ce que vous appelez un tunnel, mais qui permet en même temps le développement d'arguments solides dont on peut mesurer le poids respectif.

Cela étant, je vous rejoins sur le fait qu'il n'y a rien de plus horrible que ces séances où vous déclamez votre texte devant un hémicycle vide. Cela a un intérêt politique, mais cela n'a aucun sens dans le processus législatif. Ce n'est néanmoins pas une raison pour passer d'un extrême à l'autre. Je sais que vous songez à instaurer une dose de proportionnelle dans les prochains scrutins, avec le risque de voir le nombre de groupes se multiplier. Or, si le temps de parole est limité à un seul orateur par groupe, les grands groupes n'auront pas d'autres solutions que de se diviser pour donner voix à la pluralité.

J'ajoute que vous créez une inégalité entre les parlementaires car, plus le groupe auquel on appartient est important, moins on aura la capacité de se faire entendre. Je ne comprends donc pas pourquoi le temps de parole ne serait pas proportionnel à la taille des groupes, ce qui garantirait que chaque député y a bien sa place et qu'il ne s'y est pas inscrit par calcul politique. Il me semble que c'est une solution qui constituerait un bon équilibre entre la situation actuelle et ce que vous proposez.

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