Intervention de Christophe Bouillon

Réunion du mardi 14 mai 2019 à 16h35
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bouillon :

Madame la ministre, nous avons fait le même rêve : celui d'une grande loi d'orientation des mobilités qui englobe l'ensemble des propositions nées du succès des Assises de la mobilité. Malheureusement, et nous le savons que trop, il est une machine qui brise les rêves : Bercy. Nous sommes donc devant un texte dont l'ambition est moindre.

Pour examiner ce projet de loi, il nous faut envisager trois questions : celle de l'urgence climatique, qui s'impose compte tenu de la part du transport dans la consommation d'énergie et dans les émissions de gaz à effet de serre ; la fracture territoriale, car de nombreux salariés n'ont pas d'alternative, ils doivent prendre la voiture pour se rendre à leur travail ; la fracture sociale, qui fait que la mobilité, pourtant essentielle, peut représenter une charge importante dans le budget et constituer parfois un luxe.

Sur la première de ces questions, je salue les dispositions qui concernent les mobilités actives, les mobilités partagées ou les mobilités propres. Malheureusement, le texte ne s'intéresse pas aux transports aérien et maritime, ce qui nous éloigne de l'urgence climatique.

S'agissant de la fracture territoriale, je me félicite des dispositions qui visent à ce que le territoire soit entièrement couvert par les AOM et qui concernent les bassins de mobilité. Pourtant, je regrette que le texte ne traite pas des fermetures de gares et de petites lignes, auxquelles nous continuons d'assister dans nos territoires.

Enfin, la prime de mobilité durable vise à réduire la fracture sociale. Nous déposerons des amendements visant à la rendre obligatoire.

Je conclurai en évoquant les financements, qui sont en quelque sorte le nerf de la guerre. Je ne suis pas sûr que les éléments contenus dans ce texte permettront de sortir du rouge les finances de l'AFITF. Conditionner une partie des financements aux recettes des amendes radars est une fausse bonne idée et n'est pas à la hauteur des enjeux.

Madame la ministre, vous avez parlé d'une « révolution » des mobilités. J'ai bien peur qu'in fine, vous ne nous proposiez que des petits matins : sont-ils ceux qui succèdent à une nuit de rêve, ou ceux qui augurent d'un grand soir ?

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