Je retrouve dans les propos de notre collègue Loïc Prud'homme une indication dont j'avais fait état pendant la discussion générale : la modification sémantique apportée par le projet de loi par rapport à la LOTI de Charles Fiterman n'est pas neutre. En filigrane, vous abandonnez la référence prioritaire à l'accès aux transports en commun. En outre, le transport renvoie à l'aménagement du territoire, et non à un déplacement mécanique d'un point A à un point B.
Vous vous inscrivez dans une logique qui assimile « mobilité » à « progrès social ». Or près de 50 % des Français souhaitent réduire leur mobilité, à croire les conclusions du colloque de l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) sur la mobilité en 2016. Vous vous inscrivez uniquement dans la problématique de la mobilité contrainte par le système de production et d'échange libéral. Cette notion n'est pas propre aux transports ; elle a été initiée par le patronat. Les salariés doivent être mobiles et flexibles, pour répondre aux injonctions du libéralisme.