Intervention de Michèle Berthy

Réunion du jeudi 25 avril 2019 à 9h15
Mission d'information sur l'aide sociale à l'enfance

Michèle Berthy, présidente du Groupement d'intérêt public Enfance en danger (GIPED) :

Je vous remercie, monsieur le président. Je suis vice-présidente du GIPED, mais aussi vice-présidente du conseil départemental du Val-d'Oise, chargée de l'enfance et de la famille, et principalement de la protection de l'enfance. Je salue les parlementaires ici présents. Ils sont en petit nombre, et bien que cette audition soit enregistrée, je le regrette.

Contrairement au silence auxquelles les instances concernées, notamment le GIPED, sont habituées, la protection de l'enfance est récemment passée sous les feux des projecteurs et fait désormais l'objet de multiples réflexions et missions d'information au sein de différentes instances. Le GIPED est très surpris de voir sa mission passer sous les feux de l'actualité. Si, comme à mon habitude, je voulais être un peu provocatrice, je dirais qu'à un excès de silence succède un excès de bruit. Engagée dans cette mission depuis 2011, je constate que l'excès n'est pas la bonne méthode. Je m'excuse de débuter mon propos de la sorte ; cependant, cette précision est importante. Car ce sujet qui dépasse les clivages politiques, cette mission si noble et si importante ne méritent pas cet excès de bruit, qui n'est pas la bonne méthode non plus. Nous allons désormais essayer de remettre les choses en place, pour trouver le juste milieu.

Le GIPED est une instance paritaire, financée à 50 % par les départements et à 50 % par l'État. Tous les représentants de l'État siègent au conseil d'administration – éducation nationale, justice, gendarmerie, santé, jeunesse et sport, etc. – tout comme les départements et les associations. Le premier Service national d'accueil téléphonique de l'enfance maltraitée (SNATEM) mettait à disposition des enfants un numéro d'appel pour les protéger. Le SNATEM est ensuite devenu le SNATED, le fameux « 119 ». Par ailleurs, en 2004, a été créé l'Observatoire national de l'enfance en danger (ONED), qui est devenu l'ONPE. SNATED et ONPE ne constituent pas deux structures, mais plutôt deux services en interaction, qui se nourrissent l'un l'autre. Grâce au numéro 119, l'ONPE peut produire des statistiques, entre autres. Cette interactivité forte entre les deux services est un véritable soutien pour les départements ; grâce au conseil d'administration et au bureau, elle permet une bonne évaluation des politiques publiques, notamment pour la question si complexe de la protection de l'enfance.

Tous les départements ne travaillent pas de la même façon au regard de cette compétence, mais tous les départements ont à exercer cette compétence obligatoire. Je m'insurge contre le fait que, depuis le début de l'année, certains tapent systématiquement sur les départements, qui ne feraient pas leur travail de protection de l'enfance. Arrêtons ce « départements bashing », qui est excessif. Certes, les départements ne mènent pas tous cette politique de la même manière, mais il nous faut cesser un tel bashing. Ce n'est pas ainsi que nous règlerons les problèmes. C'est ensemble que nous définirons et mettrons en oeuvre les bons dispositifs. Il y en a, et ils fonctionnent ! Ainsi certains départements pourront aider ceux qui sont moins performants, notamment à cause de problèmes financiers. Il ne sert à rien de pointer du doigt systématiquement les départements et de dire qu'ils ne font pas leur travail. Voilà qui est excessif.

Je passe la parole à Mme Blain, qui vous présentera les structures plus techniques du GIPED.

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