Dans tous les cas, c'est une vraie question pour tous les départements ! Ceux d'Île-de-France sont particulièrement concernés, mais pas seulement ! C'est toute la France qui est concernée ! Les MNA constituent une population que les départements ne savent pas forcément traiter. De plus, nos travailleurs sociaux sont mis à mal. Nous donnons l'alerte concernant les MNA depuis quatre ou cinq ans, puisque leur nombre augmente de façon exponentielle. La question des MNA a été évacuée – veuillez excuser mes propos, mais je parle en connaissance de cause, et pour tous les gouvernements successifs de droite et de gauche réunis –, vers les départements. Or, les départements ne sont pas capables de traiter le problème. Il s'agit d'un problème gouvernemental, étatique, qui relève de la question des migrations. Je sais bien que nous, départements, du moment que l'enfant est mineur, nous devons le prendre en charge, mais nous n'avons pas les moyens de le faire, notamment en termes de formation de nos éducateurs et de nos travailleurs sociaux. En ne traitant pas ce problème des MNA, nous mettons à mal nos travailleurs sociaux et nous ne prenons pas en charge correctement les mineurs. Tout le monde est mis à mal par cette non-reconnaissance de la prise en charge des MNA !
Il faudra avoir le courage de dire, tous ensemble, comment traiter ce problème ! Monsieur le président, vous disiez que nous sommes là pour trouver ensemble les solutions et améliorer le système, mais je dois reconnaître que, pour le problème des MNA, pour ma part, je n'ai pas de solution, et aucun département n'en a. Nous tentons de mettre en place des dispositifs que nous pensons adaptés, mais chaque fois que le dispositif fonctionne, il est complètement embolisé, parce que, alors que nous prévoyons 100 ou 150 places, 500 mineurs nous sont envoyés ! Que fait-on ? Voilà l'alerte que je porte devant vous, au nom de mes 99 collègues de département. Tous les départements sont concernés ! Nous avons 1 700 MNA dans le Val-d'Oise, mais la situation est la même dans la Creuse, quand on lui en impose 30 ou 50 !