Je souhaiterais simplement compléter les propos de Mme Berthy concernant l'articulation de la place de l'État auprès des départements. La gouvernance du GIPED est interministérielle. Il nous semble important de voir comment cette interministérialité pourrait être déclinée dans les territoires, en phase avec une logique de parcours de l'enfant. La protection de l'enfance est très particulière, et demande une mobilisation de l'ensemble des acteurs concernés. Pour l'État, il s'agit notamment de l'éducation nationale, et de sa capacité à prendre en compte les difficultés de ces enfants, qui, du jour au lendemain, peuvent être déscolarisés, pour différentes raisons, par exemple si les choses ne se passent pas bien avec la famille d'accueil. La prise en compte du volet de la santé est aussi très importante. Ces enfants sont particulièrement vulnérables et peuvent connaître d'importantes carences physiques et de grandes difficultés psychologiques, ce qui exige une mobilisation particulière des services de santé, dont la compétence relève de l'État.
Nous devons veiller à ce qu'une réelle concertation locale ait lieu régulièrement, grâce aux schémas départementaux, dont le caractère conjoint est nécessaire. J'en viens aussi à l'acteur de la justice. Nous sommes actuellement auditionnés par la mission de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l'Inspection générale de la justice (IGJ) sur les délais d'exécution. L'une des clefs est un dialogue constant et réel avec l'institution judiciaire et le département, ce qui est parfois compliqué. Un tel travail local, formalisé et réellement actif est une des clefs d'amélioration de la prise en charge des jeunes confiés. Peut-être faudrait-il désigner un pilote au niveau de l'État ? Il pourrait ainsi rappeler les responsabilités des uns et des autres sur ce sujet et serait l'interlocuteur unique du conseil départemental au niveau de l'État. Voilà peut-être une piste de travail.