Intervention de Violaine Blain

Réunion du jeudi 25 avril 2019 à 9h15
Mission d'information sur l'aide sociale à l'enfance

Violaine Blain, directrice générale du GIPED :

Parmi les appelants, 30 % sont les parents, 40 % l'entourage proche, 6 % sont des professionnels et 15% les mineurs eux-mêmes, ce qui représente environ 5 000 appels de mineurs. Certains des mineurs appellent pour leur propre situation : ils représentent 12 % du total des appels.

Pour les violences sexuelles, le numéro 119 n'est pas le meilleur point de repère. Ces questions sont complexes en termes de dévoilement de la parole. Souvent nous questionnons de manière détournée. Le professionnel écoutant utilise une technique particulière pour mener l'entretien et aller lire entre les lignes ce qui nous est donné à entendre. Six pourcent des appels concernent des violences sexuelles. Il s'agit de la dernière catégorie de type de dangers qui nous amènent à intervenir.

Quant à la question de l'information, elle est absolument essentielle. C'est un puits sans fond. Les générations se renouvellent d'une part, et, d'autre part, nous constatons une tendance naturelle à refermer le silence sur ces situations, tendance irrépressible, à l'image des marées. Les efforts pour déployer cette connaissance sont donc très importants. L'année dernière, nous avons réalisé une plaquette à destination des enfants, pour leur expliquer ce qu'était le 119. L'affiche ne suffisait pas. Un simple numéro présenté par une affiche ne suffit pas à faire comprendre aux enfants ce qu'il y a derrière. La plaquette a été réalisée par notre comité technique, où siège le défenseur des enfants et un certain nombre d'autres personnalités. Elle est diffusée via l'éducation nationale, via les ambassadeurs des jeunes enfants qui interviennent dans les collèges.

Les campagnes de communication constituent le deuxième vecteur important. Il est très important que nous soyons associés à ces campagnes, ce qui souvent n'est pas le cas. Le message délivré est très important. Si le message est trop anxiogène ou stigmatisant, nous n'atteindrons pas forcément la cible. Si le message apporte un soutien, en disant qu'il est possible de parler de ces difficultés avec les professionnels qui assurent la confidentialité des échanges et sont soumis au secret professionnel, la démarche sera plus vertueuse. Ces campagnes ont des effets importants, nous le constatons dans nos pics d'appels.

Enfin, l'ensemble du travail de partenariat que nous pouvons mener est aussi très important, avec l'ensemble des lieux qui reçoivent habituellement des mineurs. Je pense par exemple aux médecins libéraux, qui n'ont pas forcément cette affiche dans leur salle d'attente, tout comme les hôpitaux. Voilà les pistes sur lesquelles nous sommes amenés à travailler.

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