Intervention de Christian Hutin

Séance en hémicycle du jeudi 23 mai 2019 à 15h00
Coopération sanitaire transfrontalière suisse luxembourg — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Hutin :

S'agissant de la Suisse, nos échanges sont dans ce domaine globalement équilibrés. Bref, il s'agit de questions extrêmement importantes.

Je considère qu'il s'agit d'un très bon accord. Il faut faire très attention à la démographie médicale, c'est-à-dire qu'il ne faut pas que nos médecins partent en Suisse ou au Luxembourg parce qu'ils y gagnent plus d'argent.

Un des points très intéressants du rapport concerne l'investissement des ARS. Il est en effet important que les ARS et leurs délégations départementales se déterminent par rapport à l'ensemble de nos accords communs. Or ce n'est pas encore le cas : ce n'est pas encore dans la nature des choses. Ce serait donc une très belle évolution.

Autre souci – les préfets, les responsables de l'État s'intéressent vivement à ce sujet et le rapport qui nous a été présenté hier soir en commission des affaires étrangères joue là-dessus : un jour ou l'autre, même si j'espère que cela n'arrivera jamais, il pourrait advenir une crise sanitaire. Nous avons connu récemment une crise porcine avec la Belgique, qui n'a pas touché l'homme, mais d'autres maladies, d'autres virus traînent.

La logique des choses serait que nous ayons une véritable stratégie interfrontalière, internationale, pour gérer de telles situations. C'est à mon sens essentiel. Nous évoquions hier des expérimentations nucléaires qui ont lieu en Suisse : nous pourrions penser, à l'inverse, que nos centrales nucléaires sont très proches de la Suisse ! Une telle stratégie me semble tout à fait indispensable. Nous entrerions alors dans une véritable coopération sanitaire qui me semble tout à fait légitime.

J'en termine par des petites choses, et peut-être de petites gens.

Un écrivain suisse que j'aime bien, Albert Cohen, disait que la vieillesse est un décès par petits morceaux. Moi, dunkerquois, j'ai, comme probablement l'ensemble des frontaliers, beaucoup de mes anciens qui vivent en Belgique. Ils y sont partis parce que l'offre n'existait pas en France. Nous avons sur ce sujet également un travail à mener. Il serait formidable de reconnaître que nous ne sommes pas au meilleur niveau en France s'agissant de l'accueil des personnes âgées dépendantes. Les Belges et les Suisses sont meilleurs que nous. Les Suisses sont un peu plus chers, mais les Belges sont au même niveau que nous : il y a donc vraiment quelque chose à faire.

Si j'ai un cri du coeur à pousser aujourd'hui, c'est bien celui-ci : dans la coopération sanitaire que nous pouvons mener avec les pays voisins, aidons nos anciens !

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