Depuis 2014, la politique monétaire repose essentiellement sur des mesures dites non conventionnelles, des programmes d'achats d'actifs et des opérations ciblées de refinancement à long terme notamment. Il semble que notre économie n'est pas prête à voir la fin de ces mesures non conventionnelles. Dès lors, nous avons deux possibilités : soit considérer désormais que ces mesures sont conventionnelles, soit les arrêter progressivement. Je souhaiterais avoir votre opinion en la matière.
Par ailleurs, vous avez récemment indiqué, monsieur Coeuré – je vous cite –, que les banques centrales elles-mêmes peuvent jouer un rôle de soutien dans l'atténuation des risques associés au changement climatique, tout en restant dans les limites de leur mandat. Personnellement, cette assertion me ravit car je considère en effet que les banques centrales peuvent et doivent être un acteur majeur de la lutte contre le réchauffement climatique. Selon une étude récente de l'Institut Veblen que vient de citer mon collègue, la BCE investirait – je parle au conditionnel – plus de 110 milliards dans des secteurs polluants. Je pense par exemple aux industries très intensives en énergie, au secteur automobile, au secteur d'extraction des énergies fossiles. Quelles actions mener la BCE compte-t-elle mener dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Les propositions de cette étude trouvent-elles grâce à vos yeux ?