Votre mission pourrait fort légitimement visionner un documentaire que l'ANDASS a financé, aux côtés de quatre départements ; il sera diffusé pour la première fois dans le cadre des journées de protection de l'enfance, en Gironde, le 6 juin.
Dans les années 1990, alors que la compétence sur le repérage de l'enfance maltraitée venait d'être confiée aux départements, Marceline Gabel a été chargée de faire le lien avec les médias. Il ne faudrait jamais relâcher l'effort, car les médias sont amnésiques : ils ne rendent compte que des failles, certes graves, et ne notent jamais les avancées du système.
Il faut aussi favoriser la reconnaissance professionnelle, alors que les métiers, c'est une chronique annoncée, disparaissent : demain, nous n'aurons plus d'auxiliaires de vie pour accompagner les malades chroniques et les personnes non autonomes, plus de puéricultrices. Même si à chaque nouveau lancement de stratégie, on reparle de formation – Olivier Noblecourt s'enorgueillit de former de nouvelles puéricultrices –, rien n'est fait pour améliorer l'image de ces métiers, c'est aussi le cas dans l'éducation. Disons-le clairement : on se fiche de ceux qui s'occupent de l'humain, de la vie quotidienne des gens ! Et que 90 % des 1,2 million de travailleurs sociaux – en première ligne pour absorber la violence dans les foyers – soient des femmes constitue une discrimination supplémentaire.
Durant le processus de décentralisation, et parce que l'on voulait être de bons gestionnaires, on n'a pas accompagné ces métiers qui auraient dû évoluer en même temps que la société. La démarche prospective n'existe pas : L'Oréal anime un réseau de 500 bénévoles pour définir ce que seront les produits de demain et consacre entre 5 % et 10 % de son budget à la recherche-développement. Pourquoi le secteur de l'enfance ne pourrait-il pas faire l'objet de recherche et développement ? Nous organisons une journée spécifique sur cette question, en novembre, dans le département du Nord.