Intervention de Roland Giraud

Réunion du jeudi 9 mai 2019 à 9h15
Mission d'information sur l'aide sociale à l'enfance

Roland Giraud, délégué au développement des relations partenariales de l'ANDASS :

Vous posez la question de l'investissement social, ou des coûts évités, des notions sur lesquelles nous appelons à approfondir la réflexion.

Le coût de l'accueil d'un enfant à l'ASE pendant quinze ans se situe entre 600 000 et 700 000 euros ; il serait idiot de ne pas investir dans une année supplémentaire. Pourtant, cela relève des dépenses de fonctionnement, dont le « pacte de Cahors » prévoit qu'elles ne doivent pas augmenter de plus de 1,2 %, quand les dépenses d'investissement – comme par exemple la réparation inutile d'un rond-point – sont perçues comme vertueuses.

L'ANDASS a produit une note sur la nécessité de sortir de cette organisation comptable des collectivités locales qui distingue les dépenses d'investissement et de fonctionnement. Ce mécanisme est archaïque et mènerait à sa perte n'importe quelle entreprise privée ! C'est en partant d'éléments structurels de cet ordre que nous pouvons parvenir à faire avancer les choses. Nous appelons à exclure du pacte de Cahors les dépenses correspondant à de l'investissement dans le développement humain, et dont on peut attendre un retour.

Le coût d'un emploi de travailleur social représente cinq allocations de RSA. Le placement d'un enfant en établissement revient à 60 000 euros par an, soit 1,5 poste de travailleur social. Si vous cherchez à développer l'adoption des enfants grands – on en compte 200 par an actuellement –, en convainquant les travailleurs sociaux, en cherchant à faire des apparentements qui pourront prendre la forme de l'adoption simple, pourtant boudée par les Français, vous faites de l'investissement, et vous pouvez réinvestir les 600 000 euros que coûte un placement. Ce n'est pas magique, mais c'est une façon d'aborder les choses. Il faut inscrire cette démarche dans toutes les politiques publiques.

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