Je voudrais répondre à la question sur la collaboration avec les services de PMI que Mme Limon a posée avant de partir. Sur le terrain, nous passons des conventions avec les PMI pour conduire un travail commun, en particulier sur des lieux d'accueil parents-enfants. Le manque de moyens oblige évidemment toujours à définir des priorités. Nous dégageons du temps pour cette collaboration, très importante pour nous, mais elle pourrait être étendue, à condition de trouver l'énergie pour obtenir les moyens nécessaires.
Quant aux départs vers la Belgique, on en revient, là encore, au manque de places en France, tout simplement. La réponse peut sembler un peu bête, mais ce n'est pas par choix que des enfants sont envoyés à l'étranger. Encore est-ce très difficile : il faut un travail de préparation d'un an, de deux ans, voire de trois ans, avant de trouver une place en Belgique. Voilà mon témoignage de terrain, en tant que responsable d'un centre médico-psychologique (CMP) : il faut énormément de temps pour trouver la bonne institution, ou tout simplement une institution.
Quant à l'idée de recourir à des infirmiers pour renforcer les équipes, je rappelle que le secteur s'est constitué, depuis les années 1960, à partir d'équipes pluri-professionnelles. Un pédopsychiatre ne travaille pas tout seul. Dans la psychiatrie publique, en tout cas, nous travaillons en équipes, avec tous les corps de métier – moins cependant avec les orthophonistes, autant le dire ici, puisque, avec le numerus clausus, nos équipes publiques ne recrutent plus d'orthophonistes, entre autres.