Cela a déjà été dit, il s'agit d'un amendement de repli. C'est l'occasion pour moi de revenir sur l'essence même de l'article 8.
Peut-être l'article 8 n'est-il pas le plus important de cette réforme du règlement : d'autres points semblent encore plus graves. Cela dit, il se dégage de nos débats ce soir une impression de malaise. Même lorsque nous avons la main tendue, nous avons l'impression, article après article, d'être pris dans une espèce de noeud coulissant, qui se referme. Nous avons l'impression de nous débattre pour une belle cause, celle du peuple, de la démocratie, de l'expression légitime dans une enceinte. Or cette expression, nous allons nous en trouver privés de façon indue, vraiment indue.
Écoutez les arguments qui émanent de tous les groupes. Qu'est-ce qu'une demi-heure ou une heure supplémentaire, dans un débat qui dure des heures ? Relativement peu de chose !
La discussion générale permet de planter le décor, de donner le sentiment général, de rendre l'expression de chacun des groupes et aussi de leur éventuelle diversité interne. Y toucher en première lecture, c'est avoir une pièce qui se joue sans acteurs, sans décor et d'une certaine façon sans texte : il n'y a plus de représentation !
Or nous sommes la représentation nationale. Et nous sommes de bonne volonté : après que le décor aura été planté et que les échanges se seront déroulés normalement au premier acte, nous proposons de les limiter au deuxième acte, c'est-à-dire en deuxième lecture. Nous ne faisons pas de difficulté pour fixer alors le temps de parole à cinq minutes par groupe.
Vous voyez que nous ne sommes pas hostiles à toute modification, et que nous sommes force de proposition. Encore faudrait-il nous écouter et avoir la volonté d'aboutir. Sinon, je crains que nous n'allions collectivement dans le mur.