M. Jean-François Cesarini m'a interrogé sur la taxation du kérosène et sur ce que nous pouvions faire pour contribuer à limiter les consommations et les émissions de CO2.
Tout d'abord, au sol, nous voulons tout faire pour limiter le temps de roulage, de façon à ce que les avions consomment moins de pétrole en roulant. Nous avons aussi pris l'initiative de fournir de l'électricité à partir de l'aéroport lui-même et non pas par des groupes électrogènes. Par ailleurs, nous incitons au renouvellement des flottes. Comme je l'ai dit, nous essayons de supprimer les avions qui font trop de bruit et dont les émissions sont trop polluantes.
Nous allons moduler les tarifs des redevances aéronautiques en fonction du bruit et des émissions polluantes ; je rappelle qu'un A320 Neo pollue deux fois moins qu'un A330. Nous essayons donc d'ajuster nos propositions tarifaires pour que les choses aillent dans le sens de la vertu environnementale.
Je crois à l'avion électrique dans le futur. J'imagine très volontiers qu'un tel engin puisse fonctionner en régime de croisière et à l'atterrissage ; j'ai toutefois du mal à imaginer un avion décollant avec une alimentation électrique, je pense que l'on aura toujours besoin de pétrole pour le décollage.
S'agissant de la transition écologique, et je réponds aussi par là à Mme Laurence Maillart-Méhaignerie, je dis qu'il y a deux dimensions ; celle d'intérêt général et celle d'intérêt particulier.
Si j'étais dans l'intérêt particulier à 100 %, je vous dirais que je ne veux pas avoir à faire ça, que je ne veux pas m'en occuper, que je laisse croître le nombre des avions, et que c'est tant mieux pour nous.
Mais il faut tout de même accepter de séparer son cerveau en deux hémisphères ; l'intérêt de la collectivité est probablement que l'évolution du transport aérien mondial soit contenue. Je disais ce matin à certains de vos collègues qu'il existe en Suède un mouvement qui dit « Stop aux avions ; honte aux avions, etc. » Ce débat est politique, et je sortirais de mon rôle en y entrant. Mais est-il démocratiquement acquis que la population suédoise, qui a déjà eu l'occasion de voyager dans sa vie, puisse imposer à la population du Malawi ou du Lesotho de ne pas voyager ? Il y a en effet aujourd'hui des zones du monde qui veulent voyager et d'autres qui se rendent compte qu'elles n'ont plus besoin d'autant voyager.
Il y a trois ans, j'avais dit à une radio que dans quelques années, il ne sera plus tellement possible d'aller en vacances aux Maldives à Noël en famille ; parce que l'empreinte carbone de ce voyage est trop forte.