Si les évolutions que propose le texte en matière de compétences vont dans le bon sens, cet objectif impliquera que l'on laisse les territoires expérimenter, innover et trouver les solutions adaptées à chaque bassin de vie. Vous l'avez dit, madame la ministre : faisons confiance aux élus locaux.
Le texte comporte un ensemble varié de bonnes mesures techniques, visant en particulier à résoudre des problèmes de mobilité urbaine, mais, concernant la ruralité, il ne propose pas de véritable changement permettant de remédier à la dépendance à la voiture. Ce n'est pas là une critique aveugle de ma part : les solutions ne sont pas évidentes ; en outre, quand on s'installe en pleine campagne, on sait bien que le métro, le bus ou la ligne de TGV ne sont pas à portée de main, et il est trop facile de déplorer un jour la quiétude et l'éloignement que l'on cherchait la veille !
Le texte a le mérite d'aborder des sujets indissociables les uns des autres, tels que l'urgence environnementale et les infrastructures, même si, sur ces points, le projet du Gouvernement reste flou quant aux recettes – notamment leurs modalités d'obtention – qui permettront de réaliser les projets d'investissement.
Le projet contient des propositions gouvernementales qui vont incontestablement dans le bon sens, comme le montrent les fortes attentes dont elles faisaient l'objet. S'agissant par exemple des systèmes de libre-service intégral sans station, dits free floating, il était urgent de réguler un secteur qui s'est développé de manière totalement spontanée et incontrôlée. C'est branché, simple d'utilisation, écolo et ça donne des sensations, mais – si vous me permettez l'expression – quel foutoir ! Face à l'explosion de ces engins de déplacement personnel, il est urgent de mettre de l'ordre et de créer des règles de circulation spécifiques, tant l'anarchie commence à régner sur les trottoirs et les voies de circulation. La remarque vaut autant pour ceux de ces nouveaux engins grisants qui sont en mouvement que pour ceux, à l'arrêt, qui jonchent les trottoirs, parfois par centaines, entre deux utilisations, tels des déchets à l'abandon. Des précisions sur le régime d'assurance de ces engins et de leurs conducteurs doivent encore être apportées. J'imagine que nous aurons de longs échanges à ce sujet.
Concernant le vélo, c'est la première fois, me semble-t-il, qu'un gouvernement insiste autant sur le retour de sa pratique dans nos villes et dans les territoires périurbains.
C'est un mode de déplacement plein de vertus : économe, propre et excellent pour la santé. Les pays du Nord peuvent en la matière largement nous inspirer.