Sur la route, les autoroutes à péage sont plus que jamais à l'ordre du jour, pour des montants pluriannuels de quelques milliards, avec le risque que ne soient également concédés les dizaines de milliers de kilomètres de route restant. Qui plus est, vos priorités tendent à consolider certains déplacements au bénéfice des élites socio-économiques, comme le montre l'exemple du Charles-de-Gaulle Express, au détriment du transport quotidien des salariés.
Déjà, le pacte ferroviaire que vous avez adopté il y a un an pour ouvrir à la concurrence l'ensemble du système ferré se traduit par des décisions alarmantes telles que la fermeture de guichets et l'arrêt de dessertes dans les territoires ruraux et périurbains, au profit des grands corridors intermétropolitains, qui sont rentabilisés au maximum. Après ce qu'a subi la SNCF – le mouvement social de demain vous rappelle cette réalité – , le sort que votre projet de loi réserve à la RATP fait craindre le pire, qu'il s'agisse de l'accès des usagers à la grande région parisienne ou des conditions sociales des salariés.
Oui, madame la ministre, votre projet est loin d'être technique : c'est un projet très politique contre lequel nous n'aurons de cesse de nous opposer durant l'ensemble de sa discussion.