C'est pourtant, nonobstant l'amendement cosmétique qui a été adopté, ce qui sera désormais le droit : cinq minutes ! Et, si la majorité le souhaite, quand elle le souhaitera, quand cela ne la dérangera pas, et quand le Gouvernement ne fera pas pression pour que l'on aille plus vite, alors on aura peut-être dix minutes, si la Conférence des présidents, c'est-à-dire le président du groupe majoritaire, le décide.
Tout cela pour quarante minutes de discussion, à peine, alors que le reste de ce que j'ai présenté permet d'économiser des heures de discussions inutiles ! Vous avez refusé quarante minutes de discussion indispensables pour que l'Assemblée joue son rôle, c'est-à-dire qu'elle éclaire nos concitoyens sur ce que pensent les différentes familles politiques de notre pays !
Voilà ce que je trouve ridicule. Voilà ce qui m'inspire un immense sentiment de déception et de gâchis, quasiment le sentiment d'avoir été floué, alors que nous avons cherché à jouer le jeu. Nous être entendu dire « ça suffit ! », à minuit moins vingt, après trois mois de discussions : c'est pour cela que tout le reste se fera sans notre participation.
Mais je veux vous dire, monsieur le président, mes chers collègues de la majorité, que, à l'heure où le Gouvernement nous parle sans cesse de plus d'écoute, nous venons de faire l'exercice contraire. Au moment où l'on met en chantier une réforme constitutionnelle, cela me paraît de mauvais augure, parce que toute réforme, qu'elle soit celle du règlement intérieur ou de la Constitution, nécessite un dialogue, et que le dialogue ne doit pas s'interrompre aussi brutalement que vous l'avez souhaité.